Kiwi (d')un jour ...

Difficile de resister au jeu de mots..

Surtout quand une si jolie illustration est a portee de main
Voila Hupai ! C'est un kiwi nouveau-ne, le 1000eme d'un programme de conservation sur l'Ile du Nord, pres de Rotorua.

Il est venu au monde dans un incubateur, le samedi passe et grandira dans deux elevages distincts avant d'etre relache dans la nature, pres de l'endroit ou son oeuf avait ete recueilli.

C'est une des solutions trouvees a la mortalite de 95% des poussins kiwi vivant sur l"Ile, pour leur premiere annee de vie.

En parallel, il y a des iles et parfois presqu'iles sanctuaires, ou tout predateur a ete elimine, et les populations des oiseaux sans vol, tels les kiwis, commencent a prosperer.

Quant a moi, je suis encore a voir mon premier vrai kiwi.

***

En attendant, le jeu de mots que vous aurez devine, peut-etre,
Kiwi (d')un jour, kiwi toujours ? (*)
fait partie de mes interrogations quotidiennes.

Partir, rester ? Precipiter un potentiel depart, le retarder ?

Il y a tellement d'enjeux !

D'une part, l'enracinement. Le plus on attend, le plus difficile sera un nouveau depart. Mais le plus on reste, le plus on se stabilise, on reussit a enfin grandir, apres la periode ou nous avons seulement survecu aux changements.
D'une autre, l'eloignement de toute autre terre civilisee. La difficulte des retours. Le manque de reperes.

D'une part, les reves des filles, de retrouver "leurs" pays, de revivre dans des endroits qu'elles idealisent.
D'une autre, la crainte et l'incertitude liees a un potentiel depart.

D'une part, la carriere de P.
D'une autre, mes chances d'enfin me poser et reprendre une carriere.

D'une part la chance de me rapprocher de ma soeur, dont une Ile seulement nous separe maintenant, associee a l'espoir de voir ma mere viellir aux cotes de ses grands-enfants..
D'autre part, l'espoir de m'approcher - tant qu'il est encore temps - de mes grandes-meres, qui vivent a l'autre bout dumonde.

La balance penche dans aucun sens. Serait-ce une forme d'equilibre ?
J'en doute.

C'est juste un sursis. Pour le moment - chacun a son niveau - vit son quotidien.
P. avec son travail qui luii apporte plein de resultats, les filles avec leur ecole, activites extrascolaires et les sorties en fin de semaine, moi, a m'occuper de tous (parfois de moi-meme ?) et de mon travail, bien prenant en cet avant-semestre.

(*) en echo a Expat un jour, expat toujours!